Sacrements (Clive Barker)

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Titre : Sacrements
Edition : Bragelonne
Prix : 25 E
Pages : 664
Note : 19/20
Résumé :

Photographe de grand renom, Will Rabjohns fait frissonner le monde entier en dévoilant la nature sauvage sous ses aspects les plus cruels. Son œil impitoyable traque les derniers instants des animaux en voie de disparition.
Quand l’attaque brutale d’une ourse polaire le plonge dans un coma profond, il revit une aventure inquiétante, enfouie au cœur de ses souvenirs d’enfance : sa rencontre nocturne avec un couple étrange, porteur d’une mission de mort.
Will se trouve alors face à une vérité qui le dépasse et l’entraîne des bars gays de San Francisco aux collines du Yorkshire, puis au large de l’Ecosse, à la recherche de sa propre identité et de la source de toute vie.


Je vais faire, ici, ce que je vais très rarement. À savoir, une chronique à chaud. En effet, je viens tout juste de finir Sacrements, et comme pour Galilée m’a lecture a été une petite claque. C’est avec Galilée que j’ai découverts Clive Barker et depuis on peut dire que je lui voue une obsession. Sacrements est la seconde œuvre que je lis de lui et vient confirmer mes impressions sur l’auteur. Il ne m’est pas possible de vous résumer l’histoire, d’ailleurs, je pense qu’il est préférable d’aborder ce roman sans en connaitre le contenu.

Dans Sacrements, j’ai retrouvé les mêmes éléments qui ont fait de ma lecture de Galilée, une intense découverte et un fantastique moment de lecture. J’aime chez cet auteur, cette intensité narrative qui parfois nous donne l’impression que le récit est un peu fouillie. Sacrements est une plongée totale dans l’étrange, ou le fantastique côtoie le réel de façon extrêmement perturbante, l’auteur nous plonge à la fois au cœur de la communauté gay de San Fransisco et dans les campagnes du Yorshire. Il nous donne à voir deux réalités différentes qui se heurtent par le biais du fantastique.

Clive Barker a le don de créer des histoires qui mettent le lecteur mal à l’aise à un moment ou un autre de sa lecture. C’est sa marque de fabrique, pas de récit facile, de personnages simples ou lisses. Non, j’ai l’impression qu’avec ces romans, Clive Barker recherche toute l’intensité des choses. On retrouve un très important encrage dans le réel, notamment dans le métier du personnage principal.

L’auteur nous donne énormément d’éléments à réfléchir, ce qui rend son histoire encore plus savoureuse. Je peine à mettre des mots sur tout ce que m’a inspiré cette histoire, il y a une très grande dimension réflexive sur la condition humaine, mais aussi la condition animale qui suit le fil conducteur du texte. J’ai été surprise de trouver autant d’espace consacré à la philosophie, mais qui parfois tire beaucoup sur le religieux, mais ce n’est pas quelque chose de dérangeant, au contraire cela sert très bien au déroulement de l’histoire.

Sacrements a été une lecture d’une étrange intensité, tellement captivante que lorsque je posais mon livre, je ne songeais qu’au moment ou je pourrais reprendre ma lecture. Je suis passée par tout un tas d’émotions, j’ai aussi parfois été très angoissée par la façon dont l’auteur mène le récit, il y a un petit quelque chose dans la plume de Clive Barker qui nous oppresse, on ressent toute la tension, la crainte des personnages tandis qu’on suit leurs différents points de vue. Et à la fin, le récit s’accélère tellement que l’on a l’impression de courir le marathon.

Will est un personnage principal atypique mais très attachant, il y a chez lui un spleen, un mal-être qui fait que l’on a l’impression de le connaitre dans son intégralité. Il semble tellement réel, loin des personnages lisses que l’on retrouve souvent dans les romans, c’est un personnage savamment déstructuré et au complexités réalistes. Les autres personnages,  ne sont pas en reste et j’ai trouvé très attachant Jacob, ce personnage est d’une profondeur et d’une complexité affolante. Je suis d’ailleurs persuadée, de ne pas avoir compris un quart de ce qui fait ce qu’il est. J’ai eu du mal avec les personnages féminins, à mon sens, elles n’étaient pas indispensables à l’exception de Rosa. Mais je pense avoir trouvé la raison de leurs proximités avec Will.

L’univers mis en place pour ce roman m’a bluffé, je ne m’attendais absolument pas à ce que l’histoire se déroule dans un décor aussi réaliste et aussi visuel. On a vraiment l’impression de se balader au côté de Will. Par contre, concernant la fin, je pense que Clive Barker est un amateur des fins ouvertes, car comme Galilée, la fin de Sacrements est extrêmement frustrante !

Clive Barker est clairement un auteur à ne pas mettre entre toutes les mains, c’est un auteur qui tend à déranger son lecteur, il ne lui laisse pas le temps de se reposer, ni même de réfléchir pendant sa lecture. Lire un livre de Clive Barker, c‘est en quelques sortes le vivre, vivre le déroulement du récit dans toute son intensité. Amateurs d’étrange, de personnages ambivalents et borderlines, Barker est votre auteur ! 


5 réflexions sur “Sacrements (Clive Barker)

  1. J’aime beaucoup ton billet ! Tu n’en dévoiles pas trop (je m’immerge toujours dans un roman sans avoir lu le synopsis avant ^^), tout en donnant vraiment envie de découvrir ce titre ! Merci 🙂

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